Focus sur les compétences transversales : l’agilité d’apprentissage

Focus sur les compétences transversales : l’agilité d’apprentissage

Les compétences transversales sont désormais la référence en matière d’évaluation. Atout concurrentiel en contexte de recrutement, vecteur de visibilité pour l’orientation scolaire et professionnelle, nouveau socle pour piloter la GPEC, puissante voie de développement pour le coaching, … tous les secteurs de la gestion de carrière s’y convertissent.

Le défi commun pour les professionnels RH : comprendre et s’approprier ces compétences transversales afin d’en faire une ressource stratégique pour l’entreprise. D’une part, en accompagnant les salariés à les identifier, à les déployer et à les perfectionner, et d’autre part, en injectant ces compétences aux bons endroits dans l’entreprise.

Parmi l’éventail des compétences transversales, l’agilité d’apprentissage se présente comme une compétence clé pour évoluer favorablement dans cette nouvelle ère du travail. Voyons ce qu’elle signifie, ce qui la compose et comment la développer.

L’agilité d’apprentissage : une compétence clé pour l’avenir

Les scientifiques s’entendent pour définir l’agilité d’apprentissage comme le fait de : “montrer un esprit investigateur, curieux, et un grand intérêt pour la nouveauté ”.

Cette compétence est de plus en plus recherchée puisqu’elle s’apparente à un art de vivre qui tire toute une organisation vers le haut. Résolument tournées vers le futur, les personnes agiles carburent à la nouveauté et sont galvanisées lorsqu’elles réussissent à faire du sens avec des informations nouvelles et/ou complexes. 

Les personnes agiles se démarquent par leur souplesse de pensée et d’action. Elles saisissent rapidement les enjeux d’une situation et trouvent aussitôt des solutions originales et adaptées. Elles savent mobiliser leurs différentes ressources lorsque nécessaire pour comprendre une problématique et trouver des réponses appropriées. Elles savent aussi se délester de ressources qu’elles jugent inutiles afin de désapprendre un savoir et en intégrer un nouveau. 

Les dessous de l’agilité d’apprentissage

Plusieurs éléments constituent une compétence transversale. A leurs façons, ils impactent la manière dont sera mobilisée la compétence, sa maîtrise et son potentiel de développement. Au nombre de cinq, ces éléments sont :

  • La personnalité : il s’agit des traits de caractère naturels d’une personne. Plus la personne possède les traits impliqués dans une compétence, plus elle saura mobiliser facilement cette compétence et l’utiliser efficacement. Ceci dit, comme les traits de personnalité sont stables par nature, le développement d’une compétence à partir de la personnalité nécessite un travail plus difficile.Concernant l’agilité d’apprentissage, les traits impliqués dans cette compétence sont, d’une part, un mode de pensée réflexif et un fort besoin de comprendre les choses, dans le comment et le pourquoi. On retrouve aussi la curiosité, jumelée à une recherche d’expériences variées et un fort attrait pour la nouveauté, afin de s’ouvrir sur le monde et de le découvrir de multiples façons. Enfin, l’agilité d’apprentissage, au regard de la personnalité, exige une nature adaptable et dynamique, tournée vers l’enrichissement et le changement.
  • L’intérêt et la motivation : ils concernent ce que la personne aime faire, ce qui la motive et la passionne. Ils jouent un rôle majeur dans l’exercice d’une compétence puisqu’ils sont liés au plaisir et à la satisfaction procurés par une activité. Ils impactent le potentiel de développement des compétences, puisqu’une personne motivée est plus à même de fournir les efforts pour se perfectionner. Si la motivation n’y est pas, le développement de la compétence peut être compromis.Les intérêts et les sources de motivation requis dans l’agilité d’apprentissage sont une grande curiosité intellectuelle et un goût du dépassement. Cette compétence tend à trouver son apogée lorsque l’individu est mû par un besoin d’être nourri intellectuellement et de pouvoir apprendre et se développer par son travail.
  • Les aptitudes : elles font appel aux savoir-être et savoir-faire de la personne et sont de l’ordre de l’acquis. Elles regroupent les aptitudes professionnelles mais aussi les fameuses soft skills, qui, grâce à leur fort potentiel évolutif, impactent favorablement le développement des compétences.Une personne ayant une vision positive du changement et une souplesse pour incorporer de nouveaux éléments à un savoir existant aura une aisance à faire preuve d’agilité d’apprentissage. D’autre part, on s’attend qu’elle manifeste une envie d’essayer de nouvelles choses et une ouverture d’esprit afin de s’engager concrètement dans la découverte de son environnement et de transformer ses expériences en connaissance.
  • Le cognitif : il s’apparente au savoir-réfléchir de la personne et lui permet de comprendre son environnement, d’en saisir la complexité et de fournir des réponses appropriées. Le potentiel de développement des capacités cognitives est conditionnel aux efforts et à la régularité de personne sur les exercices à réaliser.Les capacités cognitives impliquées dans l’agilité d’apprentissage nécessitent un raisonnement actif afin d’analyser et de juger l’information pour produire du sens. Les capacités cognitives impactent la facilité à saisir de nouvelles consignes sans nécessiter de longues explications, la capacité à comprendre des informations complexes et à assimiler de nouvelles idées afin de bonifier un bagage de compétences.
  • L’environnement : toute compétence peut s’exercer efficacement si l’environnement où elle est sollicitée le lui permet. Autrement dit, un environnement peu favorable peut étouffer le potentiel de déploiement d’une compétence et/ou empêcher son développement. Plus une personne est en phase avec l’environnement où elle se trouve, plus elle se sentira bien et sera en mesure de donner le meilleur de soi.Concernant l’agilité d’apprentissage, l’environnement le plus propice sera celui de l’innovation. L’émulation omniprésente, la teneur des projets à réaliser, l’ambiance de travail créatrice et les valeurs de changement, d’avant-garde et d’intrapreneurship, contribuent à stimuler cette compétence auprès des collaborateurs.
     

Pistes de développement  

L’agilité d’apprentissage pourra se développer à travers des activités cérébrales, ludiques mais soutenues, pour propulser les capacités cognitives. L’individu peut aussi se forcer à endosser les lunettes de l’innovation pour traiter les situations actuelles plutôt que de s’appuyer constamment sur le passé, le familier et la sécurité. Des ateliers expérientiels, où une expérience vécue laisse place à une activité réflexive pour en extraire un savoir, peuvent aussi être appropriés. 

Si on ne peut faire à la place de la personne, l’entreprise peut tout au moins mettre en place des incitatifs au développement des différentes compétences transversales. Pour l’agilité d’apprentissage, un tournant majeur peut s’engager en mettant en place une culture de l’apprentissage. En autant de croire au potentiel d’apprentissage de chacun, il sera possible de privilégier la diversité en créant des équipes mixtes, en encourageant les initiatives, et en favorisant des activités d’apprentissage modernes qui sortent du format classique.

Ceci dit, ce n’est pas tant apprendre qui est la compétence, mais l’agilité. Aussi, il sera difficile de pousser quelqu’un à développer cette compétence si la motivation n’y est pas. Il peut être ainsi pertinent de cerner les domaines ou thématiques qui intéressent l’individu afin d’estimer la possible envie d’approfondir un savoir.

Article publié sur centraltest.fr